Religieux ou civils, les bâtiments de Wavre attirent l’œil et racontent plein d’histoires…
L’Hôtel de Ville
C’est en 1809 que la commune achète cette ancienne église de style baroque du couvent des Carmes Chaussés établis à cet endroit depuis 1662.
En 1695, un incendie en ravage la majeure partie ; seuls subsistent la structure extérieure, une petite partie des bâtiments conventuels et le cloître.
Le 14 mai 1940, l’aviation allemande le réduit en cendres. À la fin des hostilités, naît un projet de construction d’un centre administratif moderne en béton. Cependant, l’abbé de la ville, Jean Pensis, persuade le Collège échevinal de privilégier un projet de restauration soutenu par la Commission royale des Monuments et Sites. Le bâtiment est sauvé !
Classé en 1938, il est restauré entre 1958 et 1961 et affecté à son usage actuel.
L’église Saint-Jean-Baptiste et la cure
De style gothique ogival, en forme de croix latine, étonnamment spacieux pour une ville qui compte à l’époque moins de 1.000 habitants, le bâtiment en grès ferrugineux, en briques et en pierres blanches de Gobertange, date du 15e siècle.
L’église subit les affres du feu à moult reprises et, en 1695, elle perd même le bulbe qui en doublait la hauteur. Le retable, la chaire de vérité, les confessionnaux, les fonds baptismaux, les vitraux et des tableaux de Polydore Beaufaux valent à eux seuls la visite. (Place Cardinal Mercier)
Le troisième pilier du transept droit cache un boulet de canon fiché lors de la bataille de Wavre qui voit l’armée française du maréchal Grouchy repousser les soldats prussiens de Blücher le 18 juin 1815.
L’église recèle aussi deux instruments de musique de taille et d’intérêt majeurs : les grandes orgues de Loret et le carillon. Construit au milieu du 19e siècle par Hyppolyte Loret, l’orgue connaît différentes phases de restauration qui se sont achevées en 1998. Il est de taille modeste mais certains ajouts comme la viole de gambe en font un instrument remarquable.
Le presbytère, accessible par un porche-colombier, est un bâtiment néo-classique datant de 1743. Monument classé, il est restauré en 1999.
Le carillon
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Wavre a tout d’une ville martyre. Y faire à nouveau la fête devient, tant pour la population que pour les responsables politiques de l’époque, une sorte d’obligation morale ! On crée un Syndicat d'Initiative et une académie de musique. Dans la foulée de cet engouement populaire, naît l’idée de donner vie à un projet tricentenaire, celui d’installer un carillon dans la tour de l’église, à l’origine prévu dans le clocher-bulbe détruit en 1695 par un terrible incendie. Une souscription publique est lancée avec succès et 40 cloches sont achetées et fondues par la maison Michiels de Tournai.
Le carillon est baptisé en 1954 en même temps que naît la première représentation du spectacle populaire en plein air : le Jeu de Jean et Alice. En 2003, une 50e cloche complète l’instrument.
Il est joué de mains de « maîtresse » par Audrey Dye, carillonneuse officielle de la ville et troisième artiste à occuper ce poste, après Albert Boon et Christian Boon. Tendez l’oreille les mercredi et samedi, un peu avant midi, le jeu du carillon s’intègre parfaitement dans la visite des marchés bihebdomadaires.
Le Château de l’Ermitage et le Parc Nelson Mandela
Au pied de la colline de Beumont, dans un lieu boisé alimenté par une source, isolé de la ville mais tout à proximité, s’établit, au Moyen Âge, un ermitage qui subsiste même après la révolution française.
Au 20e siècle, un château y est construit au centre d’un parc à l’anglaise. Il sert de Kommandantur pendant la Grande Guerre. Après le conflit, il passe de main en main pour en 1956 être acquis par l’Etat belge qui y installe l’internat de l’Athénée Royal Maurice Carême. 30 ans plus tard, la ville achète le bâtiment et l’utilise comme centre culturel.
Le parc, baptisé Parc Nelson Mandela en 2013 en hommage à ce leader pacifiste, est transformé par les autorités communales en un lieu privilégié de promenade et de quiétude ; une bulle verte au centre-ville. Au fond de la propriété, des serres de 60 m2 sont restaurées et utilisées aujourd’hui par les jardiniers communaux pour réaliser semis et boutures et pour protéger les vivaces contre le gel.
Le pont du Christ
Situé sur la Dyle, entre la rue qui porte son nom et la place Bosch, le Pont du Christ était l’entrée de la ville en venant de Namur.
Durant la bataille de Wavre, en juin 1815, d’âpres combats opposent les troupes françaises et prussiennes. Le Christ en croix métallique situé sur un côté du pont porte encore un stigmate de ces jours sanglants ; sur son flanc gauche, un petit trou occasionné par un biscaïen porté par un mousquet à longue portée.
Des artères de caractère et de charme
Le long de la Dyle, sur le quai du Trompette notamment, de nombreuses façades contiennent encore des boulets stigmates datant de la bataille de 1815.
Autre artère de charme, la Belle Voie. Créée en 1628 par les moines d’Afflighem pour relier à pieds secs le sanctuaire marial de Basse-Wavre depuis Wavre, cette voie est empruntée par des milliers de pèlerins. Bordée d’abord de saules au 17e siècle, elle est ensuite agrémentée de hêtres, d’ormes ou de marronniers, puis actuellement, de jeunes tilleuls.
Au centre du piétonnier, serpente une ruelle au nom charmant : la ruelle Nuit et Jour. Elle est un vestige de ces voies qui dans le passé desservaient les jardins et les cours des maisons. Elle relie la rue de la Source à la rue du Commerce.
La villa gallo-romaine ou l’histoire d’un trésor archéologique enterré
Au 1er siècle avant JC., les Romains occupent notre région. Ils la couvrent d’un réseau de voies de communication stratégiques dont la principale est l’axe Bavay-Cologne duquel partent des voies secondaires : l’une d’elles aboutit à Wavre. Au 1er siècle après J.-C., un riche propriétaire est séduit par le site de l’Hosté à Basse-Wavre et y fait construire une luxueuse villa qui devient le centre d’un important domaine agricole sur une superficie de quelque 300 hectares. La villa est détruite par un incendie au 3e siècle. Ses ruines gisent sous un champ près de l’actuelle Ferme de l’Hosté. Début du 20e siècle, elle est exhumée puis recouverte à nouveau afin d’éviter dépravations et vols. Classée en 1921, elle fait partie, depuis 1992, des sites patrimoniaux exceptionnels de Wallonie. (Drève de l’Hostellerie)
Pour en savoir davantage sur la villa gallo-romaine de Wavre, cliquez ici.
Le Château de la Bawette
La famille de la Bawette est une famille noble de la région wavrienne. Au gré des aléas des histoires familiales successives, le domaine change de propriétaire jusqu’en 1865, date à laquelle il est racheté par le Vicomte le Hardÿ de Beaulieu. Actuellement, la propriété est exploitée comme golf de prestige. Le château éponyme a servi de quartier général aux troupes du maréchal Grouchy pendant les combats de Wavre, en juin 1815. (Chaussée du Château de la Bawette 5)
La Basilique de Basse-Wavre
Édifice religieux du 16e siècle, elle est construite sur un site occupé, au 11e siècle, par le prieuré bénédictin de Basse-Wavre, fondé par l’abbaye d’Afflighem. Elle est déclarée basilique mineure en 1999 eu égard à son rayonnement en tant que centre de pèlerinage à Notre-Dame. (Rue du Calvaire)
L’église Saints-Pierre et Marcellin de Bierges
L’église, construite entre 1786 et 1788 en briques et en pierres de Gobertange de style classique, domine la vallée de la Dyle.
Elle est dédiée à Pierre et Marcellin, deux martyrs romains dont les statues du 18e siècle ont été dérobées. Le presbytère, en contre-bas, mérite le coup d’œil. (Rue Saint-Pierre 15)
L’église Saint Martin à Limal
Édifice de style baroque, en brique, calcaire et grès ferrugineux, l’église de Limal est érigée dans la seconde moitié du 17e siècle à l’initiative de don Thomas Lopez de Ulloa.
Endommagée lors du bombardement de Limal en avril 1944, elle est restaurée. Un tableau sur bois, peint par Otto Venius, maître de Rubens et représentant le Christ apparaissant à Marie-Madeleine le jour de Pâques, mérite une visite. (Place Albert 1er)
Les fermes
La ferme de l’Hosté, la ferme des Templiers, la ferme de la Grande Bilande, la ferme de la Hulotte, la ferme de la Bourse, la ferme du Ry, le moulin de Bierges…
Au gré des balades dans les campagnes, le regard est attiré vers les hauts murs de bâtisses imposantes, les fermes brabançonnes. Wavre en compte plusieurs : la ferme des Templiers, celle de Bilande, la ferme-château de Stadt ou encore le moulin à eau de Bierges.
Le superbe bâtiment de la ferme des Templiers a une longue et belle histoire. L’origine de cette exploitation remonte à 1140, date à laquelle le duc de Brabant concède le domaine aux Templiers qui l’exploitent jusqu’à la suppression de l’ordre en 1312. Elle devient ensuite la propriété des Chevaliers de Malte jusqu’à la fin de l’Ancien Régime et est vendue comme bien national durant la période française. La ferme s’est aujourd’hui reconvertie et propose notamment de superbes espaces pour réceptions ; ses terres ont, quant à elles, été achetées par la RTB pour y installer des émetteurs.
Le moulin à eau de Bierges est situé le long de la Dyle à proximité du parc d’attractions Walibi. Jusqu’au 16e siècle, les habitants de la localité étaient obligés d’y faire moudre leur grain. Durant les journées sanglantes de juin 1815, le moulin est l’enjeu de violents combats entre Prussiens et Français.