Finances communales : qu’en est-il du budget de 2021 ?
Rappelez-vous … : le budget construit pour l’année 2020 engageait notre ville dans la nouvelle décennie avec confiance et lucidité. Le coronavirus a tout balayé : nos plans, nos certitudes, nos priorités … Comme chacun d’entre nous, Wavre a revu sa copie et s’est adaptée aux brutales réalités de cette année 2020 qui nous laisse sans voix.
Face à nos incertitudes, aux défis sanitaires et aux mutations sociétales qui nous attendent, le travail de construction budgétaire pour l’année 2021 a été particulièrement délicat et critique. Nous devons en effet nous projeter dans un avenir qu’il est difficile d’appréhender. Aussi, la Ville de Wavre a posé des choix et vous présente un budget 2021 responsable, centré sur l’essentiel.
Pour mieux en comprendre les priorités, nous vous proposons une interview croisée avec Françoise Pigeolet, Bourgmestre, et Anne Masson, Premier Échevin en charge des finances et du budget.
En deux mots, pour contextualiser, quel a été l’impact de la crise sanitaire sur les finances de 2020 ?
Anne Masson : Lorsque nous établirons le bilan de l’exercice 2020, nous constaterons que la crise sanitaire a eu un lourd impact sur les finances communales. Près de 2 millions d’euros ! 2 millions d’euros de recettes non enregistrées et surtout, de dépenses non prévues. 2 millions d’euros, ce n’est pas rien...
Madame la Bourgmestre, pourquoi ce budget 2021 est-il particulier ?
Françoise Pigeolet : Le budget prévisionnel de 2021 s’inscrit dans un contexte inédit de crise sanitaire, économique et sociale. Il est particulier en ce sens que sa planification est considérablement périlleuse car il est difficile d’épingler la réalité des prochains mois. Les finances communales de 2020 ont été durement impactées par la crise de la COVID-19 et celles de 2021 n’y échapperont pas. Aussi, ce budget est particulier car nous devons absolument parvenir à un subtil équilibre entre, d’une part, le financement des investissements essentiels aux mutations écologiques et sociales de la Ville et, d’autre part, la nécessité de mettre en place des politiques volontaristes de solidarité et de relance de l’économie. Tout doit être dosé pour ne pas perdre pied et construire, comme nous le faisons depuis tant d’années, un budget maitrisé et sain.
Le budget 2021 reste donc une planification maitrisée ?
Anne Masson : Sa trajectoire l’est en tous cas. Les choix sont volontaristes et courageux mais très humbles aussi… 2021 est clairement un budget de crise. Le plan est cohérent et responsable mais nous savons aussi déjà qu’il est évolutif et transitoire. Il sera soumis à d’importantes évolutions en cours d’année. Nous les avons programmées même s’il est compliqué de les quantifier. 2021, c’est en tout cas un budget qui va à l’essentiel.
Que voulez-vous dire par un budget qui va à l’essentiel ?
Anne Masson : C’est un budget sans fioritures, centré sur le fondamental. Nous avons choisi de nous concentrer sur les indispensables missions de service public que nous avons à assumer pour être le plus utile possible aux Wavriens. Nous avons choisi la cohérence et la responsabilité en nous recentrant sur ces priorités-là. Aller à l’essentiel, c’est le mot d’ordre du budget 2021.
Françoise Pigeolet : Aller à l’essentiel cela implique aussi de remanier les affectations budgétaires. Nous avons, entre autres, choisi de retirer les montants habituellement alloués aux manifestations culturelles et aux festivités. Nous avons également réduit le plan d’embauche au strict nécessaire et contraint nos frais de fonctionnement.
Vous annoncez la mise en place d’une Task Force destinée à la relance économique. Quelle en est sa traduction dans le budget 2021 ?
Françoise Pigeolet : Le budget supplémentaire de 2020 a déjà traduit les mesures que la Ville a prises pour répondre, dès les premiers effets de la crise, aux besoins nouveaux de notre population, qu’il s’agisse des acteurs économiques, associatifs, culturels, ou des personnes les plus exposées. Le budget 2021 poursuit la mise en œuvre des mesures nécessaire à la relance. La création du fonds de relance, dont les grands axes seront définis par la Task Force, permettra cet accompagnement.
Anne Masson : Dans les tableaux de chiffres, le fonds de relance et de solidarité se traduit par une dotation de 1,4 million d’euros.
Comment cette dotation est-elle ventilée ?
Anne Masson : Nous avons augmenté la dotation du CPAS de 500.000€, passant de 5.300.000 € à 5.800.00 €. Nous attribuons 200.000 € de soutien à la création de nouveaux commerces. Le fonds de relance présente, lui, une poche de 700.000 €.
Quels sont les autres points d’effort de la Ville ?
Françoise Pigeolet : Comme je vous l’expliquais, nous devons maintenir un subtil équilibre entre les investissements nécessaires et l’accompagnement solidaire. Aussi, nous poursuivons nos investissements qui s’élèveront cette année à 14.740.000 €. Mais le recul est net puisqu’en 2020, nous avions prévu 21.400.000 €.
Anne Masson : Certains investissements ont été reportés afin de ne pas augmenter notre charge d’emprunt et de nous laisser une marge de manœuvre plus importante pour doter le fonds de relance.
Prévoyez-vous une approche différente concernant la politique fiscale ? En un mot comme en cent, allez-vous baisser les impôts ?
Françoise Pigeolet : L’ajustement de la fiscalité voté fin 2020 était indispensable aux finances publiques pour assurer les investissements nécessaires pour notre avenir à tous. Cet ajustement n’est pas remis en question et notre ville reste dans le peloton de tête des communes qui taxent le moins. Un rapide comparatif de la fiscalité nous montre que pour l’IPP la moyenne du Brabant wallon est de 7,44% alors que nous sommes à 6,8%. Pour le précompte immobilier, la province est à 2202 de moyenne, la Région wallonne affiche près de 2600 et Wavre n’est qu’à 1680 centimes additionnels. Malgré la crise et les adaptations, nous maintenons une fiscalité basse.
Anne Masson : La Covid-19 aura également eu un impact sur les recettes fiscales de la Ville. Les résultats sont bien en deçà des estimations. Pour 2021, la différence est de plus de 722.000 €. Le déficit sera de 1.100.000 € en 2022 et au cumul, d’ici à 2024, ce sont plus de 4.600.000 € de recettes fiscales qui ne seront pas perçues par l’administration. Ça aura un réel impact sur nos possibilités de dépenses et nous devons en tenir compte dès maintenant et ajuster nos dépenses en conséquence.
Ci-dessous :
- Le documents de commentaires sur le budget 2021
- Le PPT diffusé lors du Conseil communal du 15/12/20 concernant le budget 2021